Nous sommes le mardi 14 mars 2017, nous roulons depuis un peu moins de 45 minutes. Voilà la frontière autrichienne. Les postes de contrôle et de douane sont encore présents, ainsi que le personnel. En voyant que nous sommes français, ils nous laissent passer sans même regarder nos embarcations et nos papiers d’identité que nous avions sortis, sûrs d’être contrôler.
Nous roulons encore et arrivons vers midi dans une sorte de « camping », exclusivement pour camping-car. La lumière de l’accueil est allumée mais les horaires nous confirment qu’il est bien fermé. Nous sommes étonnés de voir qu’il n’ouvre que de 8h à 10h chaque jour. Après la lecture de tous les affichages, nous nous rendons, à pieds, à l’intérieur afin de voir les différentes installations. Un homme qui « campe » là passe à côté de nous et nous demande « Can I help you ? ». Nous lui répondons par l’affirmative et, nous doutant qu’il est le propriétaire du camping-car luxembourgeois garé à côté (supposition facile puisqu’il n’y a quasiment personne), lui demandons s’il parle français. Il nous répond en français en nous demandant de quelle région nous sommes. Quand il comprend que nous sommes bien français, il nous dit qu’il adore la France et qu’il a passé ses dernières vacances d’été dans notre belle région, la Normandie.
Il nous explique ensuite que nous pouvons nous installer où nous le voulons et demain matin, entre 8h et 10h, il faudra aller à l’accueil afin de payer les 21€ que coûte la nuitée avec électricité. Il nous donne également le code d’entrée au bloc sanitaire en ajoutant « Mais moi, j’ai rien dit » comme s’il nous délivrait un grand secret et qu’il risquait quelque chose.
Nous nous installons, branchons les camions, mangeons et profitons de ce bel après-midi pour lire au soleil, prendre nos douches et lancer une machine d’appoint (pour 2€ supplémentaires). Cha profite également du branchement et d’une connexion internet plutôt correcte pour consulter ses mails car l’éducation nationale doit lui transmettre les postes vacants à la rentrée scolaire prochaine. Il faudra qu’elle fasse 30 vœux… et oui, le retour approche ! Mais ils n’ont rien envoyé pour le moment.
Le lendemain matin, nous nous rendons à l’accueil dès 8h30, prêts à partir pour la visite de Graz. Nous payons notre dû et l’homme, assez timide, nous donne une carte de la ville ainsi que plusieurs documentations sur ses monuments, en français ! Parfait, nous n’auront pas besoin de chercher l’office de tourisme.
Nous filons, avec nos sacs à dos et nos sandwiches, vers l’arrêt de bus. Arrivés sur la place centrale de Graz, nous prenons le temps de regarder la carte afin d’établir un circuit.
Nous commençons par le petit marché de producteurs locaux où nous achetons pains et charcuteries fumées, c’est un peu cher mais… « Allez, c’est artisanal, on se fait plaisir ! ».
Nous passons ensuite devant l’opéra et nous rendons compte que toutes les constructions du centre ville sont anciennes. Tous les immeubles sont nobles et riches en détails qui rendent l’ensemble tout à fait charmant, typique et harmonieux.
La balade est encore plus agréable quand nous arrivons dans l’hyper centre car, en plus de jolies vues, nous profitons de rues piétonnes où seuls les trams passent de temps en temps.
Nous ne manquons pas, quelques fois, de dévier notre itinéraire pour admirer de belles places romantiques et cosy au cœur de la ville, nichées entre les vieux immeubles. Nous notons également que la ville est très entretenue : elle est très propre et, bien que très anciens, les monuments paraissent presque comme neufs.
Avant de monter sur les hauteurs de la ville, nous nous arrêtons pour découvrir un escalier très particulier puisqu’il est double hélicoïdal. Il s’agit, en fait, de deux escaliers en colimaçon fait de pierre, joints par le centre. Impressionnant !
Sur notre balade, nous découvrons également un tunnel de 6,3 kilomètres de long creusé, au cœur de la montagne, à partir de 1943 et qui avait pour fonction de cacher jusqu’à 40 000 personnes des bombardements de la drôle de guerre. Une partie est utilisée, aujourd’hui, comme passage d’un côté à l’autre de la ville.
Nous empruntons ensuite l’ascenseur de verre qui mène à l’horloge (symbole de la ville) nommée « Uhrturm ». Nous profitons d’une visite gratuite des cours de la citadelle et d’une vue panoramique magnifique des toits rouges de Graz.
Nous redescendons par le funiculaire impressionnant. Il est totalement vitré, ce qui permet d’admirer encore un peu la ville, et il descend à pic… Waouh !!
Nous retournons vers le bus en passant par la rue des artisans où nous voyons de magnifiques choses, bien trop chères pour nos petits porte-monnaies… Mais magnifiques quand-même !!
Nous rejoignons le « camping » ravis et enchantés de cette superbe visite ! Une fois les pleins et vidanges d’eau effectués, le matériel rangé et la destination choisie, nous quittons Graz. Il est environs 16h15.
Nous arrivons de nuit sur un spot en pleine forêt à côté de Stadschlaining.
Le jeudi 16 mars 2017, nous nous n’étions pas donné d’heure, alors Liz, toujours aussi dormeuse, profite d’une grasse matinée, pendant que Cha fait la vaisselle, que Pilou joue de la guitare et que Lu s’ennuie un petit peu ! À 10h30, nous partons tous les 4, avec les deux chiens, pour une balade dans les bois.
Nous mangeons et reprenons la route jusqu’à Vienne, la capitale. Quelques courses sur la route et nous trouvons une place à 5 minutes d’une gare située à quelques kilomètres de la ville. Elle est parfaite pour passer la nuit !
Un petit coup de fil à Dominique, papa de Pilou, pour lui souhaiter un très joyeux anniversaire, nous dégustons de délicieux burgers « camions » et allons nous coucher.
Le lendemain matin, vers 9 heures, nous sommes prêts à partir pour la capitale ! Nous nous rendons à la gare, achetons nos tickets et grimpons dans le train. Nous arrivons à la gare de Vienne et nous dirigeons, grâce aux GPS des téléphones, vers le centre. Sur notre route, nous dénichons une librairie qui vend des livres, en allemand, bien-sûr, mais aussi en italien et en français ! Nous en profitons pour réapprovisionner nos « mini-bibliothèques » en y achetant 3-4 livres. Nous demandons à la libraire quelques conseils de visites… elle nous indique directement l’office de tourisme sans donner plus de détails.
Nous reprenons donc notre marche vers le centre ville sous un très beau soleil qui réchauffe et égaye les rues. Nous passons devant le musée « Sigmund Freud », la photo s’impose !
Nous nous perdons dans les rues toutes plus impressionnantes les unes que les autres… mais sans carte, il est difficile de se repérer. Nous ne trouvons l’office de tourisme qu’à midi ! Quelle déception, nous n’y trouvons qu’une carte en français, pour toutes documentation sur les monuments, il faut payer ! Étonnant que la capitale ne fasse pas plus d’efforts pour les touristes, très nombreux ici.
Nous profitons du grand et très joli parc de la serre aux palmiers pour déguster nos sandwiches fait « camions » et reprenons la balade. Cette fois, nous savons où nous sommes et quel monument se dresse, majestueux, devant nous. Mais nous ne connaissons rien de l’Histoire… ni pourquoi il est là, ni à quoi il servait et encore moins à quoi il sert aujourd’hui ! Tant pis, la visite se limite au plaisir des yeux.
De retour aux camions, vers 16h30, nous sommes un peu déçus de cette visite que nous imaginions encore plus spectaculaire que celle de Graz.
Il faut savoir, aussi, que nous n’étions certainement pas pleinement dans la découverte de cette capitale car, les jours précédents, nous avions appris quelques mauvaises nouvelles de nos amis et familles et, étant très loin, le soutien que nous pouvions leur apporter était 100 fois moins important que ce que nous aurions voulu. Alors, nos esprits étaient un peu ailleurs et un peu cafardeux !
Ça fait maintenant presque 8 mois que nous sommes partis alors, quand on pense à la maison… il y a comme un petit creux qui se forme dans nos abdomens et comme une boule qui bloque notre gorge… UN MANQUE !
Après cette visite, nous décidons de rouler jusqu’à un restaurant qui accepterait les camping-car sur son parking. Sur la route, le temps se dégrade fortement. Le vent se lève et voilà la pluie ! Elle est très forte alors on roule doucement et prudemment !
Beaucoup de voitures sont déjà garées sur le parking du restaurant alors nous nous garons à côté pour éviter les manœuvres difficiles. Nous allons nous renseigner. Sur la porte, un mot avec la date du jour… Nous comprenons que, ce soir, le restaurant est fermé au public… il faut trouver autre chose.
20 minutes plus tard, nous arrivons sur un parking pour camping-car gratuit, mis à disposition par la commune de Aggsbach, nous nous y installons pour la nuit.
Le samedi 18 mars est une journée pluvieuse et venteuse. Charlotte et Lucien en profitent pour étudier les différents postes que Cha pourrait demander pour enseigner en 2017/2018. Pilou et Liz quant à eux s’occupent comme ils peuvent : blog, lecture, coloriages…
Le lendemain, il pleut toujours… quel sale temps ! ChaLu vidangent leurs toilettes chimiques grâce aux installations mais les arrivées d’eau sont encore en mode hiver, c’est à dire purgées et inactives !
Nous reprenons la route vers 10h30 pour rejoindre Linz, au nord de l’Autriche. Nous nous arrêtons quelques 30 minutes plus tard, dans une « Gasthaus » (pension ou auberge en français) dans laquelle nous savons, grâce à « Park4night », qu’ils permettent aux voyageurs de faire leurs pleins d’eau. Nous y sommes accueillis chaleureusement, ils nous proposent même l’électricité. Nous déclinons l’offre puisque nous ne resterons pas là, remplissons nos cuves et allons les remercier. Le barman qui nous avait accueilli au départ nous demande d’où nous venons. Nous lui répondons que nous sommes français. Il nous dit alors, enjoué, « Oh ! Mais je parle français un peu, comme ci comme ça !! ». Nous rions, avec lui, de bon cœur et repartons en les remerciant encore ! Nous aurions dû, vendredi soir, taper les quelques kilomètres supplémentaires pour profiter un peu plus longtemps de ce superbe accueil.
Nous arrivons à Linz vers 12h30 et nous posons sur un grand parking de parc à l’extérieur de la ville. Il pleut encore alors, cet après-midi, nous nous occupons comme nous pouvons et espérons un meilleur temps pour la visite du lendemain.
Lundi 20 mars 2017, nous visitons Linz et cette fois, nous trouvons l’office de tourisme dès le début ! Nous nous procurons une carte et de la documentation sur la ville. Nous en profitons pour nous renseigner sur la visite de la bibliothèque du monastère Saint Florian à 20 kilomètres au sud de Linz. La conseillère, très gentille, appelle pour connaître les prochaines visites… elles ne commencent qu’en mai. Il n’y a donc pas de visite du monastère et si nous voulons en réserver une c’est 95€ pour 10 personnes. Impossible de ne payer que 4 places si le groupe n’est pas complet ! Nous expliquons que nous sommes intéressés seulement par la bibliothèque. La femme de l’office de tourisme passe alors le téléphone à Cha et la laisse négocier avec la personne à l’autre bout du fil. Nous finissons par obtenir une visite privée de la bibliothèque car la dame se propose de nous la faire visiter pendant sa pause déjeuner. Le rendez-vous est donc pris pour le lendemain, à 13h15 devant le magasin de souvenirs.
Nous nous promenons dans la ville vivante et charmante de Linz. Le beau temps est revenu alors la visite est très agréable. La rue centrale est la rue commerçante, elle est impressionnante. Nous visitons la cathédrale qui, soit dit en passant, a de fortes ressemblances avec la cathédrale Saint Pierre de Lisieux. La vie à l’air plutôt paisible dans cette petite ville colorée et animée.
Une petite balade au château sur les hauteurs et nous retournons au parking du parc, il est calme, joli et les chiens peuvent profiter du grand air ! On y reste pour la nuit.
ChaLu se lavent dans leur camion et nous passons la soirée tous les quatre.
Le lendemain matin, c’est à Pilou et Liz de sortir la tente de douche… il fait un peu frais mais le soleil tape déjà alors c’est largement supportable !
Nous partons pour Sankt Florian, trouvons le monastère dédié à Saint Florian et mangeons sur le parking en attendant l’heure du rendez-vous.
Nous sommes bien à l’heure, la dame sort de la boutique, nous accueille et nous emmène vers la fameuse bibliothèque. Nous traversons la grande place centrale de l’abbaye, montons quelques marches et nous retrouvons face à une immense porte dont la poignée est à la hauteur de nos têtes. Quand elle s’ouvre, nous entre apercevons le bijou et un « wah ! » collectif sort de nos bouches. Nous nous trouvons au centre d’une œuvre d’ébénisterie, de marqueterie et de peinture particulièrement somptueuse. Les décors sont magnifiques, nous nous sentons comme dans un endroit irréel et magique ! Nous comprenons maintenant pourquoi elle est classée « plus belle bibliothèque de monastère » d’Autriche. Elle a été conçue à partir de 1744 par un des 3 architectes de l’abbaye qui tenait à ce qu’il y en ait une. Elle contient plus de 130 000 volumes datant surtout des XVIème et XVIIème siècles. Ils sont consultables mais uniquement sur place et avec l’accord du monastère. Celui-ci est l’un des plus anciens encore en activité au monde.
Notre visite ne dure qu’un quart d’heure mais valait nettement le détour ! La dame, adorable, nous en a appris beaucoup et nous affirme qu’il faut absolument faire la visite complète. Nous lui laissons 5€ pour sa gentillesse et le temps qu’elle nous a accordé.
Nous finissons notre visite par la cathédrale très blanche et immense de l’abbaye et repartons, émerveillés, vers Matthigofen.
Nous faisons un petit détour sur notre route pour admirer l’un des grands lacs réputés d’Autriche : Attersee. Nous nous y promenons une petite demie heure et repartons.
Nous arrivons à Matthigofen vers 18h30. Nous voulions nous faire plaisir en mangeant au restaurant mais voilà un des problèmes de ce pays : c’est assez cher ! Après avoir consulter plusieurs cartes, nous nous garons sur un parking gratuit en bas de la ville et mangeons de succulentes pâtes au beurre !
Le mercredi 22 mars 2017, nous nous levons très tôt puisque nous avons réservé une visite à l’usine KTM et elle débute à 8h30 !
Nous nous garons, avec difficulté, sur le parking visiteurs, puisque les camions sont bien trop longs pour les places. Nous attendons la guide et d’autres éventuels visiteurs mais pour l’instant nous ne sommes que 4 et l’espoir grandi pour que nous le restions afin de profiter pleinement de la visite ! Un couple de français arrive pour la visite également et nous voyons la guide se diriger vers nous. Elle nous fait payer les 12,50€ par personne et nous offre de petits cadeaux de visite. Comme il pleut encore, elle nous demande d’attendre à l’intérieur de ce qui semble être la cantine des ouvriers puisque nous attendons un groupe de hollandais retardataires ! Pourtant, les hollandais, que nous connaissons bien, ne nous ont pas habitués à ça !! Et à ce moment, tout espoir de rester en petit groupe est anéanti !
Ils arrivent et nous pouvons commencer la visite. Les photos et vidéos y sont strictement interdites. Nous passons par les lignes de conception des motos, les bancs d’essai, la salle de stockage (très petite car approvisionnement au jour le jour), la salle de fabrication des roues et enfin par l’usine de fabrication des moteurs, quelques kilomètres plus loin. La visite est un peu moins agréable puisque les hollandais, un peu trop contents d’être là, nous passent toujours devant, nous empêchant parfois même de voir ! Dommage ! Les explications de la guide sont, en plus, parfois brèves car elle manque d’un peu de vocabulaire et parle très vite. Elle nous explique tout de même les horaires des ouvriers, le nombres de pièces conçues par jour, le fonctionnement des affichages, le fait qu’ils soient approvisionner au jour le jour car ils sous-traitent très peu et le fait qu’ils ne construisent les modèles qu’une fois qu’ils sont vendus.
Nous ressortons de cette visite complète à 11h15 , retournons sur notre parking pour manger et reprenons la route par un temps toujours aussi gris !
Nous traversons la rivière qui fait office de frontière entre l’Autriche et l’Allemagne à 14h10. Nous roulons, faisons les courses et roulons encore. Les températures chutent fortement et un épais brouillard nous envahi, nous sommes en train de prendre de l’altitude. Nous arrivons vers 18h à Phillipsreut, sur un parking encore entouré de neige. Cela faisait quelques kilomètres que nous avions remarqué qu’ici la neige est encore présente dans tous les jardins et sur tous les bords de routes.
Dès demain, nous reprendrons la route pour nous rendre en Tchéquie où de superbes aventures nous attendent ..!