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La Roumanie, court mais intense!

Nous sommes le mercredi 22 février 2017, il est 10h59, nous sommes sur le pont qui fait office de frontière, et donc qui permet de passer d'une rive à l'autre du Danube. Nous présentons seulement nos papiers à la sortie du pont et nous voilà arrivés en Roumanie ! Nous nous procurons la vignette obligatoire pour rouler dans le pays (6€ pour 6jours), et c'est parti !

Nous traversons d'abord la campagne Roumaine, où les routes sont en mauvais état et où les gens nous regardent passer... Comme si le temps s'arrêtait, un instant, pour eux... ça doit être inhabituel de voir des embarcations étrangères traverser le village ! Quoiqu'il en soit, il y a beaucoup de monde dehors, à travailler avec charrettes, chevaux et enfants, ou à discuter autour d'une bière au bistrot/supérette, ou sur un banc public ! Quelques enfants jouent sur le bord de la route, affichent un large sourire à la vue de nos camions, et nous font de grands coucous !! Nous leur rendons leurs signes d'amitié, c'est amusant !

Puis, nous rejoignons une 4 voies, bien plus praticable, mais bien moins charmante ! Nous nous arrêtons sur une aire pour manger un casse-croûte et reprenons la route jusqu'à Pitesti (prononcé « Pitecht »), où nous devons retrouver Hugo et sa chérie, Diana.

Arrivés à destination, nous passons par Décathlon mais n'y trouvons pas de croquettes... tant pis ! Nous nous rendons ensuite dans la rue d'Hugo et Diana, afin de visualiser et de trouver une place pour nos camions, pas trop loin de chez eux... ! En sortant de la rue, aucun panneau, un marquage au sol insignifiant... et ce sont les policiers qui nous indiquent que nous sommes à contre-sens ! Aucune amende mais un demi-tour pas évident !

Nous finissons par trouver de belles places sur le parking du bassin olympique de Pitesti. Un petit texto à Hugo pour lui indiquer notre position, et nous les attendons là !

Vers 18h30, nos autochtones arrivent. Nous sommes heureux de les retrouver !! Après une brève visite des camions, Diana insiste pour nous ramener chez eux en voiture... Nous ne sommes pourtant pas très loin, mais nous acceptons, alors elle fait deux allers-retours ! Nous nous retrouvons tous les six dans un joli petit appartement, situé dans un quartier apparemment assez vivant !

Nous discutons du voyage, de l'avant, de l'après, de la vie d'un Français en Roumanie, de ses bonheurs et de ses manques... Grâce à Diana et à son Français presque parfait, nous découvrons aussi quelques facettes de la culture de ce pays, libéré du communisme depuis 1989.

Nous goûtons à quelques spécialités, dont l’appellation nous échappe mais qui resteront gravées dans nos mémoires... ! Le lard, fumé ou non, servi avec des oignons crus et un peu de pain provenait du cochon familial... Il est de tradition que la famille se réunisse juste avant Noël afin de tuer, vider, cuisiner et préparer le cochon pour l'année à venir ! Hugo s'étonne même de l'habileté de sa douce, pourtant si féminine avec ses longs ongles, à vider les intestins ...!

Nous avons également dégusté une sorte de ratatouille compotée... un délice ! Cette fois encore, les familles roumaines achètent les légumes en grande quantité, les grillent sur le barbecue (qui est un « sport national » ici!), puis les font cuire pendant de longues heures dans d'énormes marmites... La compote de légumes est alors mise en bocaux et servira pour toute l'année.

Outre les traditions culinaires, nous découvrons également d'autres coutumes au fil de nos discussions... les enterrements, et l'hommage rendu pendant de longues années après le décès, la religion, encore très présente et très pratiquée ici, l'école, publique et obligatoire, la corruption, la politique...

C'est très enrichissant et nous aurions aimé prolonger ces conversations… mais le lendemain après-midi, les tourtereaux partiront vers Bucarest pour prendre l'avion et profiter d'un week-end en France. Comme ils travaillent tous les deux le lendemain, nous quittons l'appartement afin de les laisser se reposer !

Hugo insiste pour nous laisser un jeu de clés afin que nous puissions profiter d'un certain confort au réveil, avant qu'il ne revienne nous dire au-revoir.

Le jeudi 23 février, nous retournons donc chez Hugo et Diana. C'est assez bizarre d'entrer dans une maison qui n'est pas la nôtre, quand il n'y a personne à l'intérieur. Mais quelle belle surprise ! La table du petit-déjeuner est dressée ! Dès la veille, nos hôtes ont su nous mettre à l'aise en nous offrant de la Palinka artisanale (eau-de-vie Roumaine, à base de prunes), ainsi qu'un pack d'eau minérale puisqu'ici l'eau du robinet n'est pas potable. Mais en constatant cette attention, nous nous sentons comme de réels V.I.P !

Nous profitons de la machine à laver pour lancer une petite lessive des choses les plus importantes, et passons chacun notre tour sous la douche. Que c'est agréable et confortable, une vraie salle de bain !

Hugo nous rejoint vers 14h30 pour prendre un café et récupérer ses clés. Il nous raccompagne jusqu'aux camions, et voilà le temps des aux-revoir,une petite boule au ventre nous tient... Nous aurions aimé que nos emplois du temps soient plus syncros. C'est une petite déception, et nous comprenons que c'est de même pour eux. Un grand MERCI pour cet accueil chaleureux et convivial, et ne vous inquiétez pas, Hugo, Diana, nous reviendrons !

Nous passons l'après-midi au centre commercial voisin, et revenons nous garer à la piscine pour la nuit. Environ une heure après s'être posés, nous comprenons que quelque chose se trame autour de nous... un grand nombre de voitures sont garées sur le parking, en prenant soin de ne pas utiliser les places centrales... Les propriétaires et leurs amis admirent leurs engins en discutant... Au début, nous ne comprenons pas très bien. C'est seulement quand quelques « kékés » font vrombir leur moteur et crisser leurs pneus au milieu du parking que nous découvrons qu'il s'agit d'une sorte de rassemblement tuning !

Nous mangeons, un peu inquiets, car nous sommes les seuls à être garés au milieu (on ne nous avait pas prévenus..!), et quelques véhicules passent vraiment très près des camions !

Après le repas, nous hésitons et finissons par demander à quelqu'un si nous gênons... le jeune homme nous répond « non, il y a suffisamment de place au centre, et, de toute façon, c'est un parking ! ». Les garçons rient et se prennent au jeu... ! Ils s'installent à l'avant de Blanco, et assistent au spectacle qui, soit dit en passant n'est pas hallucinant puisque ce ne sont que de petits amateurs. Comme dirait Lucien, « Bastien est bien plus fort ! ».

Le lendemain, nous reprenons la route pour rejoindre la ville de Sibiu. ChaLu prennent les devants, et PiLiz les suivent. Sur la route, ils remarquent quelque chose d'assez étrange... la cuve d'eau sale de Gaspard fuit abondamment ! Grâce aux talkies-walkies ils préviennent ChaLu, et ceux-ci s'aperçoivent que le robinet de leur « cuisine » est ouvert, l'eau coule et on ne sait pas depuis combien de temps ! La cuve d'eau propre est quasiment vide (rassurez-vous, elle n'était pas pleine en partant, on n'en a pas perdu tant que ça...).

Nous n'en avions pas nécessairement besoin, mais, maintenant, il va falloir trouver un endroit pour faire les pleins.

Nous atteignons tout de même Sibiu et nous garons sur la parking boueux d'un terrain de foot, juste à côté d'un grand parc forestier. Blanco est embourbé... tant pis, comme il n'est pas trop tard, nous partons pour la visite de la ville, et laissons Blanco comme il est !

1,5 km de marche plus loin, nous arrivons dans le charmant centre de cette ville. La rue principale est chargée de piétons se baladant au milieu des stands de babioles. Quasiment toutes les rues sont piétonnes et nous arrivons sur une immense place. Dans un coin, nous devinons l'office de tourisme, et nous y rendons sans plus attendre. La dame nous fournit une carte de la ville. Elle ne parle pas français, mais même en anglais, les informations ne sont pas spontanées. Pilou tente quand-même de demander où il est possible de trouver une source d'eau potable... Au même moment, une femme, qui semble être une employée sur le point de partir, arrive derrière le comptoir. Elle parle français ! La totalité de l'équipe nous indique alors la source de Sadù qui distribue une eau pure et naturelle. De plus, la vignette d'assurance de PiLiz arrive à expiration dans quelques jours, alors nous profitons de pouvoir expliquer cela en français pour demander s'il est possible d'imprimer la nouvelle ici. Personne n'y voit d'inconvénient, alors 2min plus tard, la vignette verte est imprimée, et nous les remercions chaleureusement avant de repartir.

Nous nous perdons dans les charmantes rues de cette ville calme et colorée, puis terminons notre visite en dégustant une sorte de beignet plat, farci de chocolat, vanille ou même fromage. Quand nous revenons aux camions, la nuit commence à tomber alors nous décidons de rester là et de faire les pleins à Sadù seulement le lendemain matin.

Au cours de la soirée, nous sortons pour fumer (non, nous n'avons toujours pas réussi à arrêter!). Un homme, jusque là assis sur un banc en face des camions, vient à notre rencontre. Il essaie de nous faire comprendre, dans un mélange de roumain, d'allemand et de gestes amples et répétés, qu'il y a des caméras de surveillance partout, et que si nous ne voulons pas d'ennuis, c'est 5 lei par camion. Assez bizarre cette histoire... c'est à lui qu'il faut les donner. Nous supposons que c'est un sans-abri qui mendie en s'improvisant « parkeur ». Dans le doute, Cha va se renseigner auprès des deux seules personnes dehors, à ce moment : deux jeunes qui font du sport sur les installations prévues à cet effet, au bord du terrain de foot. Ils lui répondent très gentiment qu'il n'y a aucun souci, que personne ne viendra nous embêter, et qu'il ne faut surtout pas payer. Le garçon s'approche de l'homme, encore en train d'essayer d'obtenir quelque chose des trois autres voyageurs. Il lui demande s'il y a un problème, et lui signifie qu'il faut nous laisser tranquille. L'homme repart, en faisant semblant d'appeler la police, en parlant très fort. Le jeune homme, sans doute un peu énervé par ce comportement provoquant, lui court après en criant. L'arnaqueur prend peur et détale à toute vitesse, il ne reviendra que quelques minutes plus tard, pour récupérer les sacs qu'il avait laissés sur le banc.

Nous ne nous attendions pas à ce que les jeunes sportifs prennent ainsi notre défense. Nous leur proposons donc de venir boire quelque chose au camion, afin de les remercier. Ils déclinent poliment et repartent à leur activité physique. Nous pouvons donc sereinement finir notre soirée et aller nous coucher.

Le samedi 25 février, nous roulons 20km au sud de Sibiu pour arriver à Sadù, traversons le joli village où beaucoup d'enfants sont déguisés, ici aussi ce doit être l'époque des carnavals. Un peu après la sortie de la ville, nous découvrons la source... un gros tuyau dessert plusieurs robinets en eau potable.

Plusieurs personnes s'y rendent, en même temps que nous, et y remplissent un nombre incalculable de bidons, bouteilles et gourdes. Ils font certainement le plein pour une ou deux semaines. Comme nous sommes quatre, et que nous avons quelques mains de libres, les garçons remplissent les cuves et les filles aident les différentes personnes à remplir ou charger dans les coffres de voiture. C'est assez rigolo puisque les gens nous remercient à peu près dans toutes les langues qu'ils connaissent !

Nous roulons ensuite jusqu'à Timisoara, grande ville étudiante de l'Ouest de la Roumanie. Nous profitons du parking peu fréquenté de l'université... c'est le week-end !

Nous décidons de passer la soirée en ville afin de la découvrir de nuit... Il est étonnant de voir à quel point un endroit peut être différent en fonction du moment auquel vous le visiter... la luminosité, les éclairages, l'ambiance... chaque détail qui fait varier votre vision d'un lieu pourtant identique... !

En ce samedi soir, il n'y a pas grand monde dans les rues, mais les illuminations des places et monuments sont belles et ajoutent un côté chaleureux à notre visite. Nous nous perdons dans les rues et sur les immenses places de la ville. Nous souhaitons déguster un met local et pas cher, alors nous demandons à un passant de ne renseigner. Il nous indique une sorte de pub à l'autre bout de la place... Nous tentons notre chance, et pas de pot, c'est complet !

Il est 21h30 quand nous trouvons un restaurant qui nous convient, dans le bastion de la ville : le MGM. La salle est très grande, et il y a beaucoup de monde, ce qui est plutôt rassurant !

Les serveur est adorable et très patient. Nous lui expliquons que nous souhaitons manger local, alors, après un petit apéritif et sur ses conseils, nous choisissons :

- Un rasol pour Lucien. C'est une cuisse de porc braisée, accompagnée de trois grosses pommes de terre cuites au feu et garnies de fromage de chèvre... Le serveur avait prévenu « c'est pour les mecs ! ».

- Une Tochitură Românească, chacun, pour Pilou et Charlotte. C'est une assiette de légumes et de viande de porc en sauce, accompagnée de polenta roumaine.

- Un Muşchieleţ de porc pour Liz. C'est une sorte de filet mignon piqué à l'ail et grillé, accompagné de frites.

En commandant, nous ne savions pas trop ce que nous allions manger... Mais quand nous recevons les plats (après une attente assez longue... que nous avons bien vécue ! Nous ne sommes pas pressés!), nous ne sommes pas déçus ! Les portions sont énormes et c'est succulent !!

Il y en a bien trop pour nos estomacs alors nous tentons le « Doggy Bag ». Le serveur n'est absolument pas surpris et accepte immédiatement. Nous payons à peine 60€ pour quatre, comprenant apéritifs, plats, vin et eau !

Le lendemain, nous nous levons assez tard puisque c'est dimanche. Nous passons l'après-midi en ville afin de la découvrir sous ce magnifique soleil. C'est une vraie journée de printemps et les manteaux et écharpes finissent par tomber, tellement il fait bon !

Les rues sont bondées de monde ! C'est impressionnant ! La cathédrale est pleine à craquer... c'est l'heure de la messe, qui est même retransmise à l'extérieur, grâce à des hauts-parleurs. Les gens sortent de l'église au fur et à mesure et reçoivent, chacun, un morceau de pain distribué par les bénévoles de la paroisse.

Le dimanche semble être une journée de rencontres, de rassemblements, et de balades en famille ou entre amis... Le soleil aide, aussi !

Le centre-ville est piéton, alors malgré le monde, les rues restent calmes et c'est très agréable !

Sur le retour, nous décidons d'entrer dans la cathédrale puisque la messe est finie... C'est magnifique ! Les décors y sont somptueux... !

Le lundi 27 février 2017, nous nous levons assez tôt pour ne pas déranger les profs et élèves qui arrivent à l'Université. À 8h, le parking est plein... Piliz sont obligés de céder leur(s) place(s)... Il faut dire qu'ils en prennent quatre... ! Nous partons vers 8h30, faisons les pleins de gazoil et quelques petites courses pour écouler nos derniers lei.

Nous arrivons à la frontière vers 11h05 et nous nous attendons à un contrôle assez renforcé puisque nous revenons dans l'espace Schengen... (et la Hongrie a la réputation ne pas être très ouverte...)

Bien au contraire, les douaniers nous accueillent avec un grand « Bonjour », vérifient nos papiers, et nous font ouvrir les camions, à la recherche de clandestins... ils se marrent en voyant la remorque et la communication qui y est dessinée ! C'est comique !

Il est 11h10, nous voilà en Hongrie ! Que dit-on ? Il est 10h10... eh oui, quelques kilomètres après la frontière, nous nous apercevons que nous sommes repassés à l'heure française !

Non seulement nous nous sommes levés tôt, mais en plus, nous gagnons une heure sur notre première journée Hongroise !

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