Nous sommes le 31 décembre 2016, il est 15h46 en Albanie et 16h46 en Grèce (décalage horaire oblige) et nous venons de passer la frontière. Nous voilà de nouveau dans l’Union Européenne. Nous retrouvons donc internet, ce qui est assez pratique pour le GPS, et le réseau téléphonique normal pour nos forfaits. Cela nous permet de contacter notre cousin Cyril. Nous roulons jusqu’à Ioannina pour le rejoindre afin de fêter ensemble la nouvelle année ainsi que sa « nouvelle vie ». Il est arrivé le matin-même pour passer 6 mois à effectuer des missions humanitaires et culturelles dans le cadre d’un service civique. Une fois proches de sa rue, nous apercevons, sur le trottoir, un grand gaillard, vêtu d’un gros blouson et d’un bonnet coloré (il ne fait pas bien chaud), agitant les bras à la vue de nos trois grosses embarcations. Nous sommes heureux de le retrouver et apparemment, c’est réciproque !! Après un bon quart d’heure à chercher où se garer, nous parvenons à stationner les 3 camions ensemble dans une petite rue non loin de chez lui.
Les retrouvailles dans la ruelle sont chaleureuses malgré le froid. Nous faisons les présentations avec YoDé et partons, avec les courses que nous avions effectuées pour l’occasion, vers son grand appartement qu’il partagera avec 2 colocataires.
Nous passons, avec notre cher cousin, un réveillon riche en rires, en jeux, en récits et en souvenirs plus ou moins anciens ! Que ça fait du bien de retrouver la famille. Il en profite pour nous donner les quelques petites choses que nous l’avions missionné de nous rapporter de là-haut. En prime, il nous ramène des surprises. En effet, il s’est affairé à créer une vidéo du Noël de la famille PIDOU presque au complet où chacun à pu nous laisser un petit message… Nous ne vous cachons pas qu’à ce moment là, l’émotion monte un peu. Effectivement, nous qui avions un peu le cafard lors de cette fête familiale passée loin de nos proches, cette petite vidéo nous sert le cœur… d’amour bien sûr ! Et en plus, il nous a rapporté deux belles cartes pleines de bons vœux de Jean-Jacques et Dédette (les parents de Lu) et de Didier, Monique et RicCamille (famille de ChaLiz) avec qui il a eu contact juste avant de partir. Et là, l’émotion est à son comble… les larmes de joie coulent sur nos joues.
Il est maintenant minuit (23 h en France) et nous nous souhaitons tous une très belle année 2017. Que l’année 2017 (maintenant entamée) soit, pour vous aussi, chers lecteurs, riche en émotions, en rebondissements et en petits bonheurs desquels vous saurez profiter pleinement !
Comme cette soirée s’est terminée aux alentours du petit matin, le réveil est assez rude en ce premier jour de l’année ! Nous passons tout de même l’après-midi ensemble. ChaLu décident de rester au chaud, quant aux autres, ils partent se balader en ville, vers le lac. Nous passons encore une belle soirée dans cet appartement à la déco un peu vieillotte et pauvre en meubles. Encore un peu fatigués de la veille, tout le monde part se coucher assez tôt. Comme nous voulons profiter encore un peu de notre cher cousin nous ne partirons pas le 2 !
Le lendemain, nous décidons d’aller manger un petit truc en ville et de se balader, tous ensemble, cette fois-ci. Cyril nous quitte pour un rendez-vous, qu’ils avaient programmé, avec sa supérieure, Dora et sa colocataire, issue du même programme, Lola. Nous finissons notre balade par un café dans un « bar à jeux ». Une fois le café terminé et la partie de « Dixit » achevée, nous rejoignons Cyril et Lola pour passer une dernière soirée ensemble. Cha, YoDé et Liz retourneront dormir dans leurs camions respectifs aux alentours de 23h. Lola rejoindra son nouveau lit un peu plus tard et Pilou, Lucien et Cyril resteront jusqu’à 7h du matin à refaire le monde, rire ou parler des projets de chacun…
Le 3 janvier 2017, malgré le réveil difficile des garçons, nous prenons la route vers Igoumenista, à 15h30. YoDé ayant besoin de gazole, refusent de faire le plein dans les stations affichant des prix à environ 1,30 € par litre (c’est vrai que c’est cher!!). Après une erreur d’itinéraire de la part de PiLiz, nous nous retrouvons sur l’autoroute. Il faut donc trouver une station au plus vite. Manque de chance, sur les autoroutes grecques, il n’y a pas de station service. YoDé se retrouvent donc, en panne, sur la bande d’arrêt d’urgence, juste après un virage. Quelle situation ! Lucien et Yoann siphonnent le réservoir de « Gaspard » pendant que Dé fait signe aux automobilistes de ralentir. Nous redémarrons et sortons à la première sortie. Nous découvrons une multitude de stations service, en choisissons une et, par chance, elle n’est qu’à 1,17€/L.
Nous profitons de l’heure, pas trop tardive, pour faire les courses et nous rendons sur le spot choisi. Il s’agit d’une petite plage en contrebas de la route et face aux montagnes. Il fait déjà nuit, nous aurons donc la surprise du paysage que le lendemain matin. Il pleut fort cette nuit là, encore une mauvaise surprise… « Pépère » fuit !!
Le lendemain est une journée plutôt tranquille. Comme promis, le paysage est très joli, nous aimons cet effet de découverte que nous offrent certains spots sur lesquels nous arrivons de nuit. YoDé s’occupent de calfeutrer les points de fuite de « Pépère » en tendant un bâche au-dessus du lanterneau pendant que PiLu examinent les possibilités de pêche dans le coin et que ChaLiz écrivent de nouveaux articles. Il se remet à pleuvoir assez fort quand nous nous mettons à table. Nous décidons de ne pas rouler cet après-midi là, nous resterons là une nuit de plus.
Le jeudi 5 janvier, nous reprenons la route vers le sud après une grosse frayeur puisque le chemin à remonter est particulièrement chaotique. Encore une fois, la remorque a bien frotté mais s’en est sortie indemne !
Après avoir étudié la carte et les points importants à voir en Grèce, nous avons tracé un « itinéraire de base »afin d’éviter de repasser plusieurs fois au même endroit ou les trop gros détours. Il représente donc, en parfaite cohérence avec notre projet initial, un « tour » de Grèce.
Nous continuons donc la route pour la région sud de ce pays, qui est une île depuis 1893 : Le Péloponnèse.
Nous passons deux jours à alterner entre route, missions courses, recherche de gaz pour « Blanco » et petites visites des endroits où nous nous arrêtons : Le petit port de Drimos, plage et environnement plutôt « nature ». Le temps n’est toujours pas avec nous puisqu’il pleut encore pas mal. Nous avons même le droit à de gros orages.
Nous arrivons à Antirion dans l’après-midi du 6 janvier 2017. Il s’agit de la dernière ville de la partie continentale du pays. Nous allons y faire un tour pour localiser les différentes infrastructures qui nous permettraient de traverser ce petit bout de mer qu’est le Golf de Corinthe. Les deux solutions possibles sont :
Le pont autoroutier Charίlaos Trikoύpis, surnommé le pont des français.
Le ferry.
De retour aux camions, nous nous renseignons, sur internet, des prix de ces deux possibilités puisqu’aucune d’elles n’est gratuite. La première coûte 13€ et la seconde un peu moins de 3€. Le choix est donc vite fait, en plus cette deuxième solution nous fera prendre le bateau… une première pendant ce road trip. La traversée par la mer durera 30 minutes de plus que celle par le pont mais il y a un gros avantage quand on est en voyage… Nous ne sommes pas pressés !!
Le samedi 7 janvier, quand nous sortons des camions, il neige et le brouillard est très épais. Nous nous rendons sur la place d’embarcation des ferries. Deux d’entre eux sont accostés. Nous allons donc nous renseigner des heures de départ et l’homme nous explique qu’à cause de la mauvaise météo, aucun départ n’aura lieu jusqu’à nouvel ordre… notre projet tombe à l’eau ! Plutôt déçus, nous étions sûrs que ça aurait vraiment été sympa !
Nous savons que, la plupart du temps, nos maisons roulantes nous font payer plus cher sur les autoroutes. Nous préférons nous renseigner en amont des prix pratiqués sur le pont avant de ne plus avoir le choix. PiLiz partent à l’aventure afin d’en savoir plus… et quelle aventure ! Ils s’arrêtent dans une station service où aucune des deux personnes présentes ne parle anglais. Grâce aux gestes, ils arrivent à leur faire comprendre qu’ils veulent connaître le prix du pont. Et grâce à un dessin, leur demandent le prix pour un gabarit plus haut que « Blanco ». L’homme leur fait signe de le suivre… il les emmène directement aux caisses et demande pour eux. Le caissier lui répond avec la somme de 13,40€ par véhicule. PiLiz reposent la question pour les deux autres camions, et leur informateur semble dire que c’est le même prix pour tout le monde, ce qui les étonne un peu.
Un grand merci à ce pompiste pour le temps qu’il leur a consacré et PiLiz rejoignent leur compagnons de route. Ils leur font part de ces informations. La décision est prise, nous traverserons par le pont malgré le prix assez élevé et à cause de l’incertitude du temps d’attente pour les ferries. « Blanco » passe effectivement pour 13,40€ mais les deux autres se voient redevables de 20€… la question n’avait pas été comprise. Chacun d’eux essaie d’expliquer que ce ne sont pas les informations que nous avions eu mais n’y gagnent rien.
La traversée de ce pont de quasiment 3 km doit, par ce temps, s’effectuer à faible allure car de gros blocs de neige tombent des haubans et se fracassent sur la route… Assez effrayant quand ça arrive juste devant les camions !
Nous arrivons à Patras et menons enfin à bien les missions gaz et produit pour les toilettes chimiques grâce à un grand magasin de bricolage. Deux produits que nous avons de plus en plus de mal à trouver !
Encore quelques kilomètres, un chemin recouvert d’un mélange de neige, de boue et de branches tombées lors de la récente tempête et nous arrivons sur un grand parking de plage à Paléochori. Il pleut encore. Nous sommes seuls et en profitons pour regarder les alentours. La plage est sympa et, grâce au mauvais temps, les vagues sont belles. Ce qui donne, à Yo et Lu cette folle envie d’aller surfer ! Il fait déjà presque nuit alors, si demain matin elles sont aussi belles, ils en profiteront. Nous découvrons aussi, avec stupéfaction, que les installations sanitaires ont été littéralement saccagées ! Quel dommage !
Le dimanche 8 janvier, nous profitons de ce grand parking, assez calme malgré les quelques passants qui restent, étrangement, que quelques minutes, pour nous laver et examiner les petits troubles des camions. Il fait très beau alors on mange dehors et rejoignons Olympie dans l’après-midi.
Nous nous garons devant un camping fermé sur les hauteurs de cette ville très touristique. ChaLu se chargent d’aller chercher les informations sur le site à visiter. Les autres partent, à pied, pour visiter la ville et ses alentours. Après 20 petites minutes de marche, par un pur hasard, tous se retrouvent au même endroit. C’est assez rigolo.
ChaLu font part à leurs compagnons des informations recueillies : 6€ par personne pour le site archéologique, le musée de l’archéologie et le musée de l’histoire des Jeux Olympiques. Sans trop réfléchir, vu l’attractivité du prix, nous décidons que ça sera le programme du lendemain. Nous continuons, tous ensemble, notre balade dans la ville.
Devant ce que nous pensons être la mairie, un grand parc se dresse et présente plusieurs orangers et citronniers pleins de fruits. Yo prend une orange, la goûte et, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, elle est très bonne ! Il n’y a personne dans la rue et nous avons nos sacs à dos… hop ! Yo et Pilou font le plein d’agrumes pour la semaine… voire plus ! Il y en a une bonne trentaine !!
Quasiment tous les commerces sont fermés et la ville en elle-même n’est pas très attrayante. Elle n’est ni jolie, ni charmante et les constructions sont toutes les mêmes, comme si elles avaient été conçues toutes en même temps. Bref, rien de particulier alors on remonte aux camions.
Quand nous avions commencé notre balade, une dame nous avait fait comprendre que nous ne pouvions pas rester là pour « camper » alors nous dénichons, quelques mètres plus loin, une aire de pique-nique… juste ce qu’il nous faut pour la nuit.
Cinq minutes plus tard, une voiture s’arrête à notre hauteur, la conductrice baisse sa vitre et nous dit que nous ne pouvons pas rester là. S’en suit une conversation de 20 minutes, en anglais (nous ne parlons toujours pas le grec!) où chacun expose ses arguments.
Les siens :
C’est illégal.
C’est un terrain privé.
Ça n’est pas joli.
Nous polluons.
Nous faisons de la concurrence au camping et à l’hôtel d'à côté.
Les nôtres :
Rien indique qu’il s’agit d’un terrain privé… bien au contraire, la table de pique-nique montre bien que ça n’est pas le cas.
Rien n’indique qu’il est interdit de « camper » ou de se garer.
Nous ne pouvons pas payer un camping à chaque étape du voyage.
Si nous payons un hôtel nous ne pourrons plus visiter le site, manger au restaurant, acheter un souvenir ou une carte postale… bref, faire fonctionner l’économie de la ville.
Nous espérons que si ses enfants faisaient la même chose, elle ne les empêcherait pas de découvrir et de vivre leur rêve de voyage !
Elle ne veut rien entendre… elle finit par nous dire que c’est SON pays et que si la police vient, il faudra s’expliquer avec les agents et certainement payer une amende. Elle part. Nous n’avons pas réussi à la convaincre sur le moment mais nous espérons, même si nous ne le saurons jamais, qu’elle y réfléchira un peu.
Comme tout le monde n’est pas prêt à prendre le risque et que certains sont persuadés qu’elle appellera la police, nous partons, à la recherche d’un nouvel endroit pour dormir.
Il est 20h30 quand nous trouvons un parking, en bord de route et à côté d’un champ d’oliviers, à 15 km d’Olympie. Nous mangeons et nous couchons, exténués par l’imbécillité et la fermeture d’esprit de certaines personnes !
Lundi 9 janvier 2017, il est 9h15 et nous repartons pour Olympie. Nous nous garons sur un parking proche du site et partons pour visiter. Nous payons nos 6 entrées et commençons par les ruines. Nous remarquons, après quelques mètres, que deux femmes nous suivent à la trace. Nous continuons tout de même mais cela devient très vite agaçant. Est-ce parce que nous sommes 6 jeunes ?… nous n’avions pas du tout l’intention de voler ou d’abîmer quoique ce soit ! Ou peut-être qu’elles s’ennuient, il n’y a pas grand monde à cette heure ci, en basse saison. Notre solution pour remédier à ce problème ? Elles sont deux et nous six… on se disperse ! Et elles ? Elles ont du mal à savoir où donner de la tête ! Ah, quels affreux jojos nous sommes !!
Nous profitons, maintenant, pleinement de notre visite. C’est impressionnant. Autant les effets de grandeur que nous ressentons encore, que la quantité de trouvailles qu’ils ont faites et qu’ils ont su analyser. Nous finissons notre tour de l’enceinte archéologique en saluant le travail des archéologues et historiens.
La matinée se poursuit par la visite du musée de l’archéologie. Il s’agit d’un nombre impressionnant de petites et immenses pièces retrouvées, nettoyées, analysées, reconstituées et expliquées. Encore une fois, un travail impressionnant et très instructif.
La dernière partie de notre visite est le musée de l’Histoire des Jeux Olympiques. Celui-ci aussi est très instructif et beaucoup plus facile à comprendre pour beaucoup d’entre nous puisque tous les textes sont traduits en français. Et il y en a beaucoup, des textes : Du départ des jeux aux différentes épreuves en passant par l’interdiction aux femmes d’y assister ou d’y participer, sans oublier les épreuves d’enfants et les différentes adaptations selon les villes et les siècles.
Si vous passez par Olympie un de ces jours ou dans un peu plus longtemps, n’hésitez pas !
Quand nous sortons du dernier musée, nos estomacs commencent à gargouiller… il est presque 14h ! Nous nous arrêtons, sur le retour vers les camions, dans un petit restaurant, vide certes, mais à l’air très typique. Nous y dégustons des Gyros à l’assiette pour les ChaLuPiLiz, une salade grecque et un petit gyros en pita pour Dé et une assiette kebab pour Yo. Le tout accompagné de bière ou de soda selon les préférences, pour un total de 50€. Avant de partir, comme nous l’avions déjà eu en Albanie, le serveur nous offre des lamelles de pommes arrosées de miel et de cannelle en poudre.
Nous sommes ravis de notre matinée et sommes prêts à rependre la route vers Eléa. Nous montons donc en camion et roulons. Nous y arrivons vers 16h30. c’est un immense parc forestier ouvert au camping sauvage, en bord de mer. Nous y découvrons une famille de chiens… tout le monde est là : les deux parents et les 5 chiots. Ils sont très mignons et très sociables. Bref, attachants ! Nous passerons la nuit ici !