Mardi 18 octobre, il est 14h47 et nous apprenons officiellement que nous sommes tonton et tata ! Nous découvrons les frimousses d'Eliott et Charlie sur une photo que Juju et Chris nous envoient, et nous tombons immédiatement sous le charme. Comment faire autrement me direz-vous!
Quel bonheur... ! Mais quelle frustration d'être si loin et de ne pas pouvoir faire leur connaissance... L'envie de serrer Justine et Christophe dans nos bras et de déposer un léger baiser sur le front de nos premiers neveu et nièce est trop forte, et nous fait mal au ventre.
L'avion et le train : trop chers en ce début de vacances scolaires, et on ne veut pas imposer la responsabilité de Gaspard et de Freud à Liz et Pilou...
Tant pis, la décision est prise, on rentre en camion... et en cachette !!
Grâce à Dolores, l'école de Villaverde del Rio m'offre la possibilité de passer une journée au sein d'une classe, ce mercredi 19 octobre. Je saisis cette opportunité et passe un agréable moment avec Pura, la maîtresse de 1ère année qui m'accueille. Elle ne parle pas Anglais et ne maîtrise que quelques mots de Français. Notre échange se fera donc en Espagnol... pas évident ! Heureusement pour moi, Pura n'est pas Andalouse... D'après José, les Andalous sont « les champions pour bouffer des mots et des lettres », un peu comme les Normands ;-), et ne parlent pas l'Espagnol que nous apprenons à l'école ! Bref, nous arrivons à nous comprendre et je vous raconterai les détails dans un article éducation.
Les écoliers espagnols sont libres à 14h, je quitte donc l'école et rejoins mes compagnons de voyage pour déguster la paëlla que Dolores tenait à nous préparer. Mais il ne s'agit pas seulement d'une paëlla... José fait griller des sardines à la plancha pour accompagner le tinto de verano qu'il nous sert... puis viennent les huevos rellenos, œufs farcis au thon et à la mayonnaise, en guise d'entrée... La paëlla que Dolores pose au centre de la table sent terriblement bon ! Elle n'aime pas les paëllas mixte et a choisi de la cuisiner uniquement au poisson... un seul mot pour la qualifier : délicieuse !! Bien qu'Espagnol de naissance, José a longtemps vécu en France, et qui plus est en Normandie... alors la salade et le fromage s'imposent ! Pour finir le repas, et pour nous faire plaisir, Dolores a fait une tarte aux pommes ! Nous avions effectivement évoqué le sujet « pâtisseries », quelques jours plus tôt, avec l'oncle de Pilou. Il parlait des desserts français avec nostalgie, ses yeux brillaient, et on sentait qu'il aurait bien croqué, immédiatement et à pleines dents dans un Paris-Brest dégoulinant de crème !
Nous apprécions la tarte et José ne manque pas de taquiner sa femme : « ce n'est pas exactement comme en France ! »... Un petit café chez Jeannot et Marie-Christine, des amis français de José et Dolores venus s'expatrier à Villaverde, nous permet de digérer ce délicieux repas et de prendre le temps pour des au-revoir chaleureux et sincères... José, Dolores, si vous passez par là, cela signifie que l'on va vraiment se revoir, et encore une fois, MERCI !
Il est 19h. Chaque couple est dans son camion, mais cette fois, les talkies-walkies ne seront pas utiles... Liz et Pilou partent vers Grenade et nous nous dirigeons plein nord pour rejoindre la Normandie au plus vite !
1800km et 2 jours complets de trajet plus tard, nous atteignons notre belle région... nous passons le panneau « bienvenue en Normandie », et croyez-le ou non... des gouttes tombent sur le pare-brise ! On ne rêve pas, on est bien revenus chez nous !!
Pas un accroc dans le parcours, sans autoroutes, pour notre gros Gaspard qui passe en classe 2... Ah si ! Entre Séville et Lisieux, on ne s'est trompés qu'une seule fois... et devinez où ? Au Mans !! Ce n'est pas comme si on y avait habité pendant 3 ans... ! Bref, passons...
Nous retrouvons une route connue et j'appelle Belet'... Blabla habituel, le mari, les gosses, le boulot ?... puis, mine de rien, je lui demande ce qu'ils font ce soir. Elle me répond que rien n'est prévu pour le moment. Tu nous inviterais bien à manger ? Nous pensant à Séville, elle accepte en amplifiant la blague : Carrément, qu'est-ce qui vous ferez plaisir ? Je lui explique alors que son invitation, quelque peu réclamée, est la bienvenue, ainsi que les raisons de notre retour surprise. Nous nous mettons d'accord pour ne rien dire à Bastien, ni aux copains qu'elle invitera, et raccrochons.
Quelques minutes plus tard, Camille, notre grande sœur, m'appelle et me dit que Papa et Maman arrivent chez elle, à Rotterdam, demain... M**** ! On a mal calculé notre surprise... Nous pensions qu'ils y étaient déjà depuis mercredi et qu'ils rentraient dimanche... Nous comptions donc passer la soirée de dimanche soir avec eux, en les surprenant dès leur retour !... Un crochet par Cambremer s'impose avant de surprendre Bastien. Encore raté : nous croisons Papa sur la route... il amène le chien chez Loïc, qui le gardera pendant leur séjour aux Pays-Bas. Re-M**** ! Maman est surprise de nous voir là mais déduit rapidement qu'Eliott et Charlie sont la raison de notre remontée. Papa aussi, d'ailleurs, l'a tout de suite compris en voyant notre Gaspard sur la route.
Ah ! Que c'est bon de serrer ses parents dans ses bras... tellement bon qu'on a du mal à partir, et nous sommes tellement déçus de notre mauvais calcul que nous nous accordons une journée supplémentaire en Normandie pour passer la soirée de mercredi soir avec Didier et Monique, dès leur retour des Pays-Bas. Un café et 2 apéros plus tard, nous partons pour dîner avec nos amis, en espérant ne croiser personne sur la route, cette fois-ci !
Un peu dépités par ce mauvais timming, nous comptons bien nous rattraper pour le reste des surprises... il en reste à faire, et le stress monte de plus en plus !
Belet' fait patienter Bastien péniblement en nous attendant... Nous remontons l'allée plein phare pour qu'il ne reconnaisse pas le camion puis, arrivés près de la maison, Lucien éteint tout ! Notre passionné d'engins à moteur en tout genre avait bien remarqué, grâce à la hauteur des phares, que ce n'était pas une simple voiture qui arrivait dans sa rade... mais de là à se douter que c'était... NOUS ! Il est heureux et déboussolé à la fois... Nous nous expliquons sur notre présence et passons une excellente soirée ensemble. Une délicieuse tartiflette à la Normande nous rappelle le bon goût du fromage que l'on avait presque oublié pendant ces deux mois en Espagne et au Portugal, et ça change de la fameuse tarte au thon que Belet' nous sert habituellement ! Nous nous quittons le lendemain matin, avec la promesse de se revoir avant notre re-départ eromme convenu la veille au soir, nous empruntons la belle Mercedes de Bastien pour se garer incognito sur le parking de l'hôpital. Gaspard, quant à lui, passera la journée à la ferme !
Nous arrivons devant la chambre 206 vers 13h40. Nos cœurs battent à toute vitesse... Nous avions calculé qu'à cette heure-ci, Chris serait rentré de la banque où il travaille, et qu'ainsi, nous pourrions surprendre les jeunes parents ensemble... Nous frappons et entrons... Ni Chris, ni Juju ne sont présents... ! Décidément, on est vraiment mauvais en calcul !
Papy et Mamie sont là, assis. Ils nous préviennent que Juju est aux toilettes, alors nous mettons notre doigt sur notre bouche pour indiquer qu'il ne faut pas faire de bruit : c'est une surprise ! Nous attendons impatiemment que la porte de la salle de bain s'ouvre... Les secondes nous paraissent des éternités et nos cœurs ne ralentissent pas. Le bruit de la chasse d'eau les fait battre encore plus vite... l'eau coule du robinet, l'échéance se rapproche... La poignée se baisse, la porte s'ouvre enfin et laisse apparaître notre Justine, bien fatiguée et très émue de nous voir ici... Les larmes coulent sur ses joues, sur les nôtres et le câlin de retrouvailles et de félicitations tant attendu se produit ! Elle nous présente ses deux amours : ils sont si beaux ! Et si petits !
À ce moment là, nous réalisons à quel point notre folle remontée valait le coup ! Simplement pour caresser leur petit crâne chevelu, voir leur petits yeux endormis, embrasser leurs petites joues... et pour qu'ils sentent aussi que Tonton Lu et Tata Lolotte, partis faire le tour d'Europe, les aiment déjà très fort ! Ce ne seront que de bons souvenirs, à leur raconter quand ils seront plus grands !
Papy et Mamie partent et nous restons un long moment à discuter avec Juju. De la venue au monde des deux p'tits bouts de choux, de l'allaitement, du retour à la maison, du voyage, de tout et de rien... Elle s'affaire en même temps à changer Charlie, à donner le sein à Eliott, à prendre la température de l'un en notant les constantes de l'autre... On dirait qu'elle a fait ça toute sa vie ! Et ça nous impressionne !
Quelques minutes plus tard, Christophe ouvre délicatement la porte. Il fait un « arrêt sur image » quand il nous aperçoit, et sort, tout naturellement, « bah, qu'est-ce que vous faites là ? ». Cette petite phrase nous fait rire et nous ne répondons pas... bien sûr qu'il sait pourquoi nous sommes là !
Même si ça ne s'est pas passé comme nous l'avions prévu, la surprise a tout de même fait son effet ! Quelques embrassades et congratulations plus tard, nous reprenons nos discussions et observons, cette fois, le jeune papa prendre ses enfants. Il se débrouille aussi très bien et ses yeux brillent de bonheur ! C'est émouvant à voir...
Nous partons vers 17h pour laisser la petite famille se retrouver et se reposer avant l'arrivée de Victor et Charlène. Nous savons qu'ils doivent passer vers 18h et faisons promettre à Juju et Chris de ne rien dire quant à notre présence en Normandie... ils auront la surprise, eux aussi, en rentrant à Orbec ce soir !
Nous passons rapidement à Inter pour ne pas arriver les mains vides... Nous espérons ne croiser personne, pour éviter les fuites avant que nous ayons pu surprendre tous nos proches... Quelques mètres à peine après avoir franchi la porte du magasin, nous tombons nez à nez avec Dorothée et Gabin, notre cousine et son ami... Elle nous regarde, regarde Gabin, nous regarde à nouveau et dit, en tournant une nouvelle fois les yeux vers son chéri, « j'hallucine ou quoi ? »... Nous discutons quelques minutes, accoudés à leur caddie... on dirait des petits vieux qui se donnent rendez-vous au marché ! C'était drôle et agréable de les voir, même si nous n'avons pas pu passer plus de temps ensemble...
Arrivés au Mesnil Germain, nous enfermons la précieuse voiture de Bastien dans le garage, sans une égratignure !;-), grimpons à bord de notre tout aussi précieux Gaspard et partons vers Orbec... Nous empruntons les petits chemins pour risquer de ne croiser personne.
Jean-Jacques et Jean-Marie, un oncle de Lucien, viennent de terminer la corvée de bois : les stocks sont pleins pour l'hiver. Jean-Marie prend des nouvelles de notre périple et Jean-Jacques explique alors que nous sommes dans le Sud de l'Espagne, vers Grenade, d'après notre coup de fil de la veille... exactement au moment où nous franchissons les portes de la cour !! Cette fois, c'est gagné, 100 % gagné ! Dédette est à la fenêtre de la cuisine et assiste à notre retour avec stupéfaction et bonheur ! Elle affiche un large sourire et se tient le ventre, comme si tout à l'intérieur se bousculait ! Nous apprécions nos retrouvailles autour d'un café pour les filles et d'une bière pour les garçons, en racontant nos découvertes et notre voyage express pour revenir embrasser nos neveu et nièce.
Mireille, la tata de Lucien, arrive pour manger avec nous... Elle est heureuse de nous voir mais ne paraît pas surprise... Nous apprenons alors que Papy et Mamie lui ont téléphoné... « Tu sais pas qui on a vu à l'hôpital ? Charlotte et Lucien... ». Elle est déçue de ne pas avoir eu la surprise mais comprend tout à fait que ses parents aient eu besoin d'en parler... et nos retrouvailles ne sont pas moins chaleureuses pour autant !
Charlène et Victor arrivent enfin ! Nous nous serrons fort et quelques larmes coulent sur nos joues. Chris nous rejoint en soirée et nous partageons un excellent moment, en famille !
Quelle journée ! Pleine de surprises, plus ou moins réussies, et d'émotions, toutes plus fortes les unes que les autres ! Nous sommes heureux d'être ici, et comptons bien profiter des courts moments qu'il nous reste avant de reprendre la route !
Entre dimanche 23 et mercredi 26 octobre, nous allons presque tous les jours à l'hôpital. Nous y croisons d'ailleurs Mathilde et Pascal, ainsi que Chantal et Jean-Pierre ! C'est drôle de se retrouver là, autour d'un même événement alors que nous devrions être en Espagne ! Nous aurons aussi l'occasion de passer un moment avec Fred, Lalie et les enfants, ce qui nous enthousiasme tous !
Nous profitons de nos proches mais aussi des commodités d'une maison pour faire ce que nous appelons sur ce blog « les corvées »... lessives, pleins d'eau, vidanges, recharge en électricité... Bastien et Lucien font un petit check-up mécanique de Gaspard ce mardi 25 octobre. Ils changent trois retours d'injecteurs qui fuient et Belet' est encore au boulot, alors je m'affaire à préparer le repas pour qu'on puisse, une fois tout le monde autour de la table, apprécier cette dernière soirée ensemble, avec Tonton Romain, qui nous a fait le plaisir de se joindre à nous !
Mercredi 26 octobre, vers 11h, nous arrivons chez Viviane et Dominique, les parents de Pilou... Ils sortent sur le pas de la porte et paraissent inquiets... Nous nous empressons de les rassurer en leur disant d'abord que tout va bien, que nous sommes revenus, Lucien et moi, pour vivre ce moment magique avec notre famille et que Liz et Pilou, eux, sont restés « on the road »... Viviane nous sort alors un gentil « rrooh ! vous êtes cons ! » et précise qu'elle ne pensait plus à la grossesse de Justine. Elle a eu peur en voyant notre camion, censé être dans le sud de l'Espagne, arriver devant chez elle... Nous passons un moment avec eux, à raconter nos péripéties de voyage, à parler d'Eliott et Charlie, à prendre quelques nouvelles d'ici, aussi. Ce fut très agréable mais on sent bien leur déception... ils auraient aimé qu'on les prévienne avant, pour avoir le temps de « se faire une petite bouffe », comme nous a dit Dominique. Nous nous excusons et regrettons de ne pas avoir accepté cette invitation, mais le temps passe tellement vite...
Cette après-midi du mercredi 26 octobre passe d'ailleurs beaucoup trop vite... C'est la dernière que nous passons en
Normandie. Il faut se préparer à partir, ranger les affaires propres, récupérer quelques broutilles que nous avions oublié lors de notre premier départ, nettoyer un peu notre maison roulante... mais nous apprenons, vers 13h que Justine peut enfin sortir de l'hôpital et rentrer chez eux, avec ses deux amours. Nous nous empressons alors de terminer nos préparatifs pour aller la voir, une dernière fois, à l'hôpital... Nous n'aurons pas le temps d'attendre qu'elle rentre à Bernay.
Les adieux sont chaleureux et nous avons le ventre noué...
La prochaine fois que nous verrons Eliott et Charlie, ils auront presque 8mois... La sensation est étrange... nous quittons l'hôpital avec des larmes qui ruissellent, partagés entre la joie de reprendre notre voyage et la tristesse de laisser nos adorables petits...
Nous passons notre dernière soirée à Cambremer, avec Papa et Maman qui rentrent des Pays-Bas. Ils nous racontent leur séjour, les « réunions » qu'ils ont faites avec RicCamille pour le mariage, nous parlons de nos aventures européennes, des moments que nous avons partagés depuis notre retour et montrons les photos d'Eliott et Charlie. Nous dégustons également le jambon que nous avons remonté d'Espagne. Jean-Jacques, Dédette, Viviane, Dominique, et tous ceux qui auront l'occasion d'y goûter, il est délicieux ! Un peu compliqué à détailler, mais délicieux !! Cette soirée est simple et agréable, et nous sommes profondément heureux de nous être accordés une journée supplémentaire pour passer ce moment ressourçant.
Jeudi 27 octobre. L'heure du départ a sonné... Une fois encore, les sentiments qui nous traversent sont ambivalents. Nous sommes heureux de reprendre la route, mais les au-revoir sont toujours aussi difficiles. Quelques gros câlins et gros bisous plus tard, nous voilà partis, en direction de Six-fours-les-plages, pour rejoindre nos co-voyageurs. Nous avons deux jours pour traverser la France du Nord-Ouest au Sud-Est puisque nous avons rendez-vous avec PiLiz et Yo le vendredi 28 octobre.
Nous roulons sans relâche et atteignons Sanary-sur-Mer vers 16h30. Piliz sont déjà là, et discutent avec Yo, attablés entre les camions. Nous retrouvons avec joie nos compagnons et passons un bon moment à discuter.
Puis, ce soir, Yoann nous emmène sur le mont du "Gros cerveau" pour passer une très bonne soirée de retrouvailles pleine de récits et de questions. Nous sommes heureux de nous retrouver... il ne manque que Delphine!