Mardi 16 août. Nous roulons vers Mont de Marsan pour atteindre le garage qui soignera notre Gaspard (petit nom affectif donné au Mercedes de ChaLu). Sur la route, nous longeons pendant des kilomètres cette base militaire bien connue, située en pleine campagne aux abords de Mont de Marsan. Elle est impressionnante par son immensité. Les grillages et barbelés qui l’entourent témoignent d’une sécurité infaillible et préviennent les curieux qu’il est formellement interdit de pénétrer le site ou même de le photographier… c’est à la fois inquiétant et intriguant !
11h30. Nous arrivons au garage Mercedes et expliquons à l’homme qui nous accueille que notre fourgon perd de l’huile au niveau du pont arrière. Il pense directement à un problème d’étanchéité du joint spi, comme l’avait justement supposé notre ami Bastien.
Après avoir lui avoir brièvement expliqué notre voyage, Frédéric, l’homme qui nous a accueilli, réussit à nous trouver un RDV dès le lendemain matin, malgré un agenda bien rempli et un effectif de mécaniciens réduit, vacances obligent… !
Ravis de cette nouvelle, nous décidons d’aller visiter l’un des cent plus beaux marchés de France… Celui de Mont de Marsan. Nous sommes enjoués à l’idée de voir les couleurs des légumes mûris au soleil du sud, de sentir des odeurs inconnues de notre nez Normand et pourquoi pas, puisque nous sommes dans le pays du canard, faire connaître à nos papilles le vrai goût du foie gras…
Mais rien de tout cela n’arrivera… il est 12h30 et les derniers maraichers remballent scrupuleusement leur marchandise. Nous sommes étonnés, mais le reste de la ville n’est beaucoup plus mouvementée… Est-ce habituel ? Fait-il trop chaud ? Les autochtones ressortiront ils à la fraîche venue ?
Le mystère restera entier puisque nous quittons la ville pour rejoindre la ferme qui nous accueillera cette nuit…
Nous y sommes. Freud et Nash sont heureux : non seulement il fait plus frais mais en plus, il y a une copine pour jouer avec eux !
Après de bonnes escalopes (à la Normande !) préparées par Lucien, tout le monde au lit. Eh oui, demain matin, il faut être au garage dès 8h30 et nous avons une trentaine de kilomètres à parcourir sur des routes montagneuses… !
Mercredi 17 août : réveil matinal. P’tit déj’. Les dents. On n’a même pas fait la vaisselle de la veille… On la fera à Mercedes, en attendant que ces médecins de la mécanique réparent les bobos de Gaspard.
L’attente est longue devant le garage, mais on s’affaire, en plus de la vaisselle, à écrire un article pour le blog, à regarder la carte en tentant de dénicher un coin sympa où dormir, à promener les chiens… et soudain, le camion est prêt !
Quelques minutes et 170€ plus tard, nous repartons pour de nouvelles aventures…
… et quelles aventures ! Prêts à vadrouiller, nous entamons la route vers notre prochaine étape quand Lucien sent que les freins ne répondent plus comme avant… STOP au bord de la route. Coup de fil à Bastien. Coup de fil à Mercedes. Retour au garage.
Tous les stades de tous les sentiments passent au travers de nous : d’abord l’inquiétude se mêle au questionnement (est-ce grave ? Pourquoi nous ? Va-t-on pouvoir continuer ? passer la frontière ?...), puis à la colère, et à la raison (mieux vaut que ce soit en France…)
Une fois au garage, un mécano ausculte le camion, trouve le problème, commande la pièce, remonte provisoirement ce qu’il a démonté, nous conseille de ne pas trop rouler comme ça et nous donne RDV le lendemain matin, 8h.
Rebelote.
Nous voilà donc posés pour la nuit sur le parking du centre commercial voisin : pas loin, pas de limite de hauteur, pas de vigile. Apéro. Diner. Dodo.
Jeudi 18 août. Encore 2h30 de soins intensifs pour Gaspard, et pour nous d’attendre et de nous inquiéter, encore… est-ce la bonne pièce ? Combien cela va-t-il nous coûter ? (eh oui, c’est moins cher quand c’est Bastien qui fait !)…
Mont de Marsan, une ville surprenante par son calme, son marché qui se termine à 12h, son centre-ville pas si mignon… et aussi par les emmerdes qu’elle nous fait vivre !
La beauté de cette ville réside dans le cœur des gens ! Nous n’avons eu affaire qu’à des gens sympathiques, accueillants et qui parlent « avé le soleil-euh dan-g la bouch-euh » ! Ça rend l’épreuve plus surmontable !
« C’te fois, c’est bon-g » nous dit Frédéric au bout des 2h30 de soins. Ils nous offrent la main d’œuvre et ne nous comptent que les pièces. Nous repartons donc avec un sincère « bon-g voyage » de sa part, le camion et le portefeuille en bon état.
10h45 : quelques courses et hop, en route vers Navarrenx, notre prochaine étape.